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Les mines de Salomon revues et corrigées: ou du bon usage de l’archéologie

L’archéologie Biblique en Israël était jusqu’il y a peu de temps divisée entre l’école « maximaliste » de l’université de Jérusalem, qui s’attend à trouver sur le terrain des indices fidèles de l’histoire biblique, et l’école « minimaliste » dirigée par le Prof. Finkelstein de l’université de Tel Aviv, qui réfute l’historicité du texte. Mais grâce aux récentes fouilles à Timna au sud du pays, une troisième version hors des sentiers battus remet en jeu l’une comme l’autre et dévoile une version originale des faits, comme une remise en question de nos préjugés.
  Les mines de cuivres autour de la vallée de Timna suscitent une grande curiosité : reliées à l’époque du Roi Salomon sans preuves, elles ont  finalement ensuite été attribuées soit à l’empire assyrien (7 et 8 ème siècle avant notre ère) ou l’empire égyptien (12 ème siècle avant notre ère) en fonction de ruines archéologiques, bien que mineures, liées à l’une ou l’autre époque. La complexité et la magnitude du site, avec plus de 10000 puits de mine, fait effectivement état d’une organisation sociale élaborée, qui logiquement relève d’une puissance impériale sophistiquée. Mais les récentes fouilles de l’équipe du Prof. Erez Ben Yosef ont fait place à des conclusions différentes et bien plus originales. Son équipe s’est attachée non plus à la recherche de constructions, mais à celles d’indices biologiques, comme le fait l’archéologie actuelle : graines, plantes, et amoncellement de déchets résultants de l’activité humaine. C’est dans ces derniers – déchets de l’industrie du cuivre – qu’ont été trouvés des restes de vêtements. Datés du 10 ème siècle avant notre ère, comme les graines trouvées sur le site, ils nous ramènent  finalement bien à l’époque de David et Salomon. Nous voilà donc revenus à l’hypothèse initiale, rejetée par les archéologues faute d’avoir découvert des traces de constructions monumentales. Et les faits sont là : 1  – les mines de cuivre ne peuvent être organisées que par une puissance impéeriale 2 – il n’y a pas trace d’empire  tel que l’on les connait au vu de l’absence de constructions dignes de ce nom et 3 – il s’agirait donc d’une organisation sociale sophistiquée d’un peuple nomade. Et c’est là ou maximalistes et minimalistes sont battus en retraite de par leur méthodologie :  le fait d’associer automatiquement les traces d’un empire à des constructions monumentales, et aussi le fait d’associer toute société nomade a une société bédouine, qui ne puisse être reliée a une activité industrielle. Il semblerait aussi que, conformément a ces principes, les uns comme les autres aient fait abstraction des références récurrentes dans la Bible à la vie sous les tentes à l’epoque de David et Salomon, pour au contraire recherche coûte que coûte des traces de constructions en dur. Pour le site de Timna la thèse des maximalistes, bien que remise à jour grâce a une rupture des idées en place,  renaît d’une certaine façon de ses cendres.      
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